A la suite du meeting Pour une politique de paix, de justice et de dignité qui a eu lieu à Saint-Denis le 11 décembre, Fiammetta Venner a promptement réagi en co-écrivant sur son site Ikhwan Info un article (relayé par Caroline Fourest sur son compte twitter) intitulé Le Meeting des Ni Charlie ni Paris" appelle à sanctionner la gauche.

En fait c'est non pas la gauche que plusieurs intervenants du meeting appelaient à sanctionner, mais le PS (qui n'a plus rien d'un parti de gauche) et la politique de Manuel Valls, qui ressemble plus à une politique de droite voire d'extrême-droite qu'à une politique de gauche. Rappelons que Valls a affirmé que les roms avaient "vocation" à quitter la France, qu'il déplore le manque de "blancos" dans sa ville d'Evry, et qu'il refuse de dénoncer l'islamophobie car il croit (comme Fourest et Venner) que la création de ce mot est un complot de "mollahs iraniens"(sic). Et ne parlons même pas des reniements du PS sur la traçabilité des contrôles au faciès et le droit de vote des étrangers, ou de l'interdiction par le gouvernement Valls de toute manifestation sociale ou politique (même G.W. Bush n'avait pas pris une mesure aussi droitière et liberticide après les attentats du 11 septembre). Mais Venner et Fourest sont très proches du PS, et leur revue Prochoix est largement subventionnée par la Mairie PS de Paris. Un effondrement du PS dans les prochaines élections pourrait gravement affecter leurs grasses subventions.

Quant à dire qu'il s'agit du "meeting des ni Charlie ni Paris", c'est une référence à un post facebook de Tariq Ramadan, dont on sait nullement s'il est approuvé par l'ensemble des intervenants du meeting, qui n'ont pas tous des positionnements identiques. Bref, généraliser l'affirmation d'un intervenant à tous les intervenants voire tous les spectateurs du meeting est très malhonnête.

Dans le deuxième paragraphe, Fiammetta Venner et Carla Parisi (les co-auteures de ce texte) écrivent ceci:

Après les attentats de St Denis et de Paris,  les intégristes et leurs amis se sont retrouvés... à Saint-Denis, pour expliquer qu'ils n'étaient ni Charlie ni Paris. Et qu'au fond les vraies victimes ce n'était pas les 130 êtres humains morts le 13 novembre ni les 350 blessés, dont certains ne sont pas encore sortis de l'hôpital, mais eux... Les victimes d'"islamophobie".

Les centaines de personnes ayant assisté à ce meeting sont donc qualifiées d' "intégristes" et d' "amis d'intégristes" (bonjour la généralisation). Puis Venner et Parisi font dire aux intervenants que les morts et blessés du 13 novembre n'étaient pas "les vraies victimes". On aimerait avoir une citation précise où l'un des intervenants aurait affirmé cela (je n'ai rien entendu de tel), mais bien sûr les deux co-auteures n'en donnent pas (rappelons que Fiammetta Venner a été plusieurs fois condamnée par la justice pour diffamation).

Puis Venner et Parisi tentent de diaboliser plusieurs des intervenants, notamment Tariq Ramadan qui a évoqué l'assignation à résidence de l'imam Kattabi. Selon Venner-Parisi, Kattabi aurait "lancé des campagne de haine contre Mohamed Sifaoui". C'est sûr que Mohamed Sifaoui, lui, ne lance jamais de campagnes de haine contre quiconque (voir ci-dessous quelques uns de ses tweets sur la seule journée du 11 décembre) :

Sifaoui-Insultes-Grossièretés

L'article reproche enfin à la Mairie de Saint-Denis d'avoir permis l'organisation de ce meeting, car apparemment selon Fiammetta Venner et Carla Parisi, il aurait fallu le censurer (preuve une nouvelle fois de leur "esprit Charlie" à géométrie très variable).

 

En revanche, toujours pas d'excuses ou de mea culpa de la part de Fiammetta Venner pour l'article avec une photo bidonnée récemment publié sur Ikhwan Info.